Lundi 25 octobre 2021, Pleine Mer et ses partenaires publieront une étude qui révèle l’ampleur du scandale de la pêche industrielle. Comment une poignée de millionnaires est-elle en train de s’enrichir en accaparant les quotas européens ? Comment 2 géants de la pêche industrielle néerlandaise ont-ils pris le contrôle de la pêche industrielle française et britannique, augmentant les tensions autour du BREXIT ? Quelle est la complicité de la Commission Européenne et de la Politique Commune des pêches ? Autant de questions abordées dans ce rapport. Plusieurs mois ont été nécessaires à l’écriture de cette étude, qui est l’aboutissement d’une collaboration avec l’institut de recherche Transnational Institute, et le réseau international URGENCI. L’étude révèle ce que les actionnaires des chalutiers géants souhaitent cacher : pratiques de pêche illégale, absence de contrôle, fraude aux quotas, lobbying agressif, le tout subventionné par l’Union Européenne.
Vous pouvez consulter l’étude en cliquant sur le lien suivant ou la télécharger ci-dessous.
Thibault Josse, coordinateur de Pleine Mer et co-auteur du rapport, explique : « Des multinationales comme Cornelis Vrolijk et Parleviet van der Plas ont profité de la libéralisation des quotas aux Pays Bas pour accumuler des droits de pêche et des capitaux. Ces dernières années, de nombreuses entreprises de pêche françaises, anglaises et allemandes ont été rachetées par ces géants de l’industrie, qui accaparent toujours plus de quota pour nourrir leurs chalutiers géants qui peuvent pêcher jusqu’à 200 tonnes par jour. Sans une mobilisation massive des citoyens, la pêche artisanale européenne risque de disparaître dans les prochaines années, remplacée par quelques super-chalutiers qui enrichissent des millionnaires. »
En effet, Cornelis Vrolijk et Parleviet van der Plas contrôlent aujourd’hui une partie de la pêche française : France Pélagique, Compagnie Française du Thon Océanique, Euronor, Compagnie des Pêches de Saint-Malo … autant d’entreprises récemment rachetées par des actionnaires néerlandais. Et l’industrie a su placer ses pions dans les instances de la pêche française : Antoine Dhellemes, ex-directeur de France Pélagique, est aujourd’hui vice-président du Comité National des Pêches et de l’OP From-Nord, pendant que son fils s’occupe de gérer l’armement pour le compte des actionnaires de Cornelis Vrolijk. Les dirigeants de ces multinationales ont accès aux négociations européennes sur les quotas, ainsi qu’aux instances de répartition des quotas. Un modèle qui leur permet de s’enrichir : Diek Parleviet est classé 60ème homme le plus riche des Pays Bas, avec une fortune de 600 millions d’euros, alors que les pêcheurs artisans néerlandais doivent se partager 0,05% des quotas nationaux.
Comme l’explique Zoe Brent, chercheuse au TNI et co-auteure du rapport : « La Commission Européenne encourage ce modèle, en ouvrant la porte à un lobbying agressif, en encourageant toujours plus de libéralisation, en subventionnant la modernisation des navires de pêche industriels, en subventionnant l’intégration verticale de la filière par ces multinationales, en diminuant les obligations de contrôle, et en fermant les yeux sur la pêche illégale et l’évasion fiscale. »
Charles Braine, président de Pleine Mer, dénonce ce scandale : « Depuis le baptême du chalutier géant SCOMBRUS à Concarneau le 25 Septembre 2020, rien n’a changé. La pêche industrielle continue de faire des ravages, les stocks de poisson sont impactés, les quotas accaparés … et les pêcheurs artisans disparaissent. Après la pêche électrique, aujourd’hui c’est la senne danoise qui vide la Manche : nous devons mettre fin à ces pratiques destructrices ! Le grand public doit être informé des agissements des industriels néerlandais, véritables marchands de doutes qui accumulent des millions d’euros en détruisant les écosystèmes et la pêche artisanale européenne ! »
Des actions sont prévues dans les prochains jours pour mettre fin à ce scandale …
Contacts presse :
Thibault Josse, coordinateur de Pleine Mer : 06.29.10.47.76
Charles Braine, président de Pleine Mer 06.83.49.20.92
Suite à la publication de cet article, l’Organisation de Producteurs PFA a demandé un droit de réponse, que vous pouvez consulter en cliquant ici :
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