Notre ami Augustin Malliart s’installe à la pêche ! Après avoir embarqué à la ligne en tant que matelot avec Breandan O’Geallabhain, Augustin est désormais inscrit au Capitaine 200, et il achète son propre bateau : le SKRAVIG, un Esteou 730 ! Pour le soutenir dans ce projet, vous pouvez d’ores et déjà cliquer sur le lien suivant (on vous en dit un peu plus ci-dessous !)
Son nouveau port d’attache sera Lanildut, dans le pays des Abers. Et le nouveau terrain de jeu d’Augustin sera la mer d’Iroire, avec la mythique île d’Ouessant et ses courants redoutés : le Fromveur et les déferlantes de l’île Keller.
Et bien sûr, l’objectif d’Augustin est de pratiquer une pêche durable ! Grâce à la faible consommation du Skravig, il souhaite réaliser des marées courtes à petit volume de pêche en cherchant uniquement le poisson à l’hameçon.
Ses pratiques majoritaires seront la ligne de traîne et la canne qui permettent :
- le plus faible impact possible sur les fonds marins
- un soin spécial accordé aux poissons remontés à bord.
- une faible consommation de carburant
- la sélectivité des espèces et de la taille des poissons capturés
Grâce à des circuits courts comme Poiscaille en semaine ainsi qu’à la vente directe le week-end, Augustin pourra valoriser toutes les espèces. Son objectif est de privilégier les poissons les plus abondants comme le maquereau, le tacaud, la vieille ou le grondin pour laisser reposer au maximum le bar, la dorade ou le lieu jaune … et espérer les retrouver en quantité dans quelques années !
En passant tous les niveaux professionnels de plongée en bouteille et en embarquant aux ormeaux cet hiver, Augustin souhaite aussi diversifier son activité pour y intégrer la pêche en plongée ! Pour cela, il faudra compter sur la chance d’obtenir une licence. Fruit de longues concertations avec les autres professionnels, le précieux sésame ne viendra qu’après avoir pu démontrer qu’une cohabitation est possible entre les techniques déjà existantes (drague, casier ou chalut) et la plongée. A Pleine Mer, nous pensons que la plongée est une technique d’avenir et nous espérons que le nombre de licences « plongée » augmentera de plus en plus dans les prochaines années !
Bref, vous l’aurez compris, le projet d’Augustin c’est tout ce qu’on souhaite encourager à Pleine Mer : un jeune qui s’installe et qui souhaite pratiquer des techniques de pêche durables, en comptant sur une valorisation optimale de chaque prise ! Alors soutenez Augustin dans ce projet en participant à sa collecte sur Miimosa. En plus, pour un don de 20€ ou plus, 10% du don est reversé à Pleine Mer : un grand merci à Augustin pour sa générosité !
Pour celles et ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur ce projet, vous trouverez une présentation détaillée ci-dessous, ou sur le site de Miimosa.
Présentation du projet
Mon parcours
Depuis gamin, je suis passionné par l’eau et les poissons. Les premiers souvenirs remontent à des sorties pêche avec mon grand-père en Normandie.
On dit que dans la plupart des cas, ce genre de passe-temps finit par disparaître à l’adolescence. Mais pour ma part, il y a un grain. Ce genre de grains qui font qu’à 15 ans, je continue à mettre tout mon argent de poche dans des cannes à pêche et à 21, après une licence en bio, je file faire la seule spécialité marine des écoles d’agronomie : les sciences halieutiques qui s’étudient à Rennes. J’y apprends la dynamique des populations de poisson, la gestion des pêches mais aussi le fonctionnement du marché et la transformation alimentaire des produits de la mer.
Un petit tour par la recherche à l’étranger avant d’aller voir la pisciculture marine en Corse puis d’embarquer sur des chalutiers hauturiers au large de la Bretagne, les stages ne me convainquent pas vraiment.
C’est grâce à un coup de chance que je réconcilie ma passion avec le travail. Après ma sortie d’études, je rencontre Charles Guirriec, fondateur de Poiscaille, un circuit court pour la petite pêche côtière.
Durant la formation à bord d’un ligneur, on apprend à abattre puis à saigner chaque poisson pour éviter toute souffrance et optimiser la qualité de la chair
C’est la révélation. D’une équipe de 5 personnes à plus de 80 cinq ans plus tard, grâce à cette entreprise j’ai eu l’opportunité de rencontrer plus de 250 hommes et femmes marins pêcheurs sur toutes les côtes, d’embarquer avec eux, de comprendre une partie de leur quotidien, de les envier parfois, de compatir souvent. Fin 2022 c’est décidé, je saute le pas. Avec mon petit grain à la tête, je veux essayer moi aussi !
Je migre sur la pointe Finistère où Breandan O’Geallabhain, un mentor et copain ligneur, m’enrôle sur son bateau en tant que matelot. Et pendant plusieurs mois, au gré des nœuds de pêche, de la manipulation des hameçons, de l’éviscération du poisson à bord et de tous les autres gestes qui font le quotidien du métier de marin pêcheur, il me forme pour m’aider à m’installer un jour. Et devenir son voisin de ponton !
Le projet d’installation
Le bateau
Skravig (sterne en Breton), le bateau que je souhaite acquérir, mesure 7m pour 2,70m de largeur. C’est un Esteou 730, un petit bateau en polyester très marin qui a déjà une jolie carrière derrière lui.
Le Skravig lors de son dernier passage au chantier
À Tréboul (Finistère Sud), son dernier patron était Alan, ligneur du Cap Sizun. Léger, muni d’une petite cale à poissons, d’une passerelle, d’un bon sondeur et d’un moteur in board (dans la coque) récent et consommant peu, il est taillé pour la traque du poisson à l’hameçon.
Lorsqu’on achète un bateau, la coque et le matériel à bord ne font pas tout. Au bateau sont rattachées des licences et des droits de pêche qui permettent un accès à la ressource. L’opportunité d’acheter le Skravig était aussi celle de m’installer avec ces licences pour pouvoir pêcher. Élémentaire, mais pas gagné d’avance, croyez-moi !
Le Skravig sur l’eau
La zone
Son nouveau port d’attache sera Lanildut, dans le pays des Abers.
Le port de l’Aber Ildut en pleine nuit
En face, nous avons la mer d’Iroise, une confluence entre le Golfe de Gascogne et la Manche. L’archipel de Molène au Sud et l’île Vierge au Nord forment les limites de la zone de pêche pour un ligneur de cette taille.
En toile de fond, la mythique île d’Ouessant et ses courants redoutés : le Fromveur et les déferlantes de l’île Keller. Le décor est planté. Très exposé aux vents d’Ouest et aux forts courants de la sortie de la Manche, on estime qu’une bonne moitié de l’année les conditions ne permettent pas aux pêcheurs de caler des filets, des casiers ou de traîner un chalut. Comparé au reste de la côte, les poissons ont une relative tranquillité face aux engins de pêche.
Le mythique phare de la Jument à Ouessant
Les espèces et la valorisation
Ce qui marque à première vue lorsqu’on explore les fonds marins de la mer d’Iroise, c’est la diversité des biotopes qui bordent ses côtes. Roches affleurantes, forêts de grandes algues laminaires, tâches de sable, on ne peut pas rêver d’un meilleur terrain de jeu.
Lieu noir à droite, lieu jaune à gauche, et le sourire d’un matelot heureux
Cependant, depuis la fin des années 90, les ressources marines ont montré aux pêcheurs qu’elles n’étaient pas infinies.
Ancien prédateur majoritaire de nos eaux, le bar se fait de plus en plus rare. Il faudra le pêcher avec parcimonie
La dorade rose, puis le bar et aujourd’hui le lieu jaune, on ne compte plus les espèces surexploitées et les premiers effets du changement climatique invitent encore davantage la nouvelle génération de pêcheurs à pratiquer leur métier différemment, en minimisant leur impact. C’est dans cet esprit que je souhaite m’installer. Pour les curieux, un série de reportages où l’on entend mes amis Breandan O’Geallabhain et Thomas Legall (ligneur à Audierne) parler d’une autre vision de la pêche professionnelle est disponible sur le site de France Inter, ici.
Les hameçons ne sont pas les meilleurs amis des mains. On apprend à les manipuler avec précaution et dextérité
Grâce à la faible consommation du Skravig, je peux viser des marées
courtes à petit volume de pêche en cherchant uniquement le poisson à l’hameçon. Mes pratiques majoritaires seront la ligne de traîne et la canne. Ces techniques me permettent :
- la sélection des espèces et de la taille des poissons capturés
- un soin spécial accordé aux poissons remontés à bord. Vivants, je peux les abattre, les saigner, éviscérer puis glacer immédiatement pour obtenir la meilleur qualité de chair possible
- une faible consommation de carburant de par la légèreté du bateau et du matériel à bord
- la garantie d’une pêche sans aucun rejet en mer. Toutes les prises non désirées peuvent être remises vivantes à l’eau
Grâce à des circuits courts comme Poiscaille en semaine ainsi qu’à la vente directe le Week End, je peux valoriser toutes les espèces à bon prix de vente.
La vieille et ses couleurs tropicales.
Pour faire simple, je privilégierais les poissons les plus abondants comme le maquereau, le tacaud, la vieille ou le grondin pour laisser reposer au maximum le bar, la dorade ou le lieu jaune. Et espérer les retrouver en quantité dans quelques années.
La plongée comme perspective encourageante
Avec des hiver souvent rudes et les incertitudes concernant l’abondance de la ressource, gagner sa vie uniquement avec la pêche à l’hameçon est un challenge compliqué. En passant tous les niveaux professionnels de plongée en bouteille et en embarquant aux ormeaux cet hiver, je me suis préparé à diversifier mon activité pour intégrer la pêche en bouteille à ma stratégie une partie de l’année.
Pour cela, il faudra compter sur la chance d’obtenir une licence me permettant de capturer l’une des nombreuses espèces de crustacés ou de coquillages exploitables ici. Fruit de longues concertations avec les autres professionnels, le précieux sésame ne viendra qu’après avoir pu démontrer qu’une cohabitation est possible entre les techniques déjà existantes (drague, casier ou chalut) et la plongée.
Il y a bon nombre d’épaves dans les eaux du Finistère. Les tacauds en sont les locataires les plus réguliers (photo de Loïc Merret)
À quoi va servir la collecte ?
Planning d’installation
Le compromis d’achat de Skravig est signé mais le bateau n’est pas encore prêt. Dès la fin de mes embarquements aux ormeaux cet hiver, je reprends une formation professionnelle me permettant d’accéder au statut de “patron pêcheur”. En 6 mois, de janvier à juin 2024, j’apprendrai et consoliderai des compétences en technique, mécanique et navigation pour être fin prêt à démarrer au mois de juillet. Sur mes Week End, Breandan et d’autres copains ligneurs pourront m’embarquer pour peaufiner mon expérience de la ligne et démarrer avec le maximum de garanties. C’est beau d’être bien entouré !
De son côté, Skravig quittera la baie de Douarnenez en mars pour rejoindre l’Aber Ildut où il patientera encore 3 mois pour nos premières sorties ensemble.
Mon financement de base
Pour acheter ce bateau d’une valeur de 95 000 euros, la quasi totalité du budget d’achat du bateau sera le fruit de prêts bancaires ou empruntés à des proches. Voici comment s’articule mon financement :
- 10 000 euros de fonds propres
- 20 000 euros de prêts familiaux sur 3 ans
- 65 000 euros de prêts bancaires sur 7 ans
Soit presque 1 500 euros de remboursements par mois, légèrement dégressifs pendant 7 ans. En ajoutant tous les frais inhérents à l’activité (assurances du bateau, carburant, charges sociales), il va falloir pêcher un peu pour équilibrer les comptes.
Comment m’aider
Cette collecte de dons est essentielle pour partir sereinement à la pêche en juillet prochain. Elle me permet d’ajouter du budget à mon financement pour acheter du matériel de pêche, un véhicule utilitaire pour les livraisons du poisson et du matériel de vente directe. Voici par ordre d’importance, comment Miimosa peut changer la face de mon installation :
- Premier palier de 20 000€ :
pour acheter un utilitaire réfrigéré d’occasion avec un budget de 15 000 euros, et 5 000 euros de matériel de pêche (cannes, leurres, nylon, plombs et tresse)
- Second palier à 35 000€ :
pour ajouter 10 000 euros de matériel de vente directe (une cellule frigo et un étal) et 5 000 euros de matériel de plongée (compresseur, bouteilles)
Mes expériences passées m’ont appris qu’il n’existait pas de bonnes aventures individuelles sans collectif derrière.
Lors des journées les plus dures en mer, savoir que vous aurez rendu ce projet possible me permettra de ne pas baisser les bras dans la tempête. Merci pour votre aide !