Raconter la pêche artisanale et le quotidien des femmes et des hommes qui la pratiquent, c’est ce que nous vous proposons régulièrement dans la rubrique « en ligne », via un court échange avec une personne engagée pour la transition vers une pêche durable. Aujourd’hui, nous échangeons avec Angélique Roses, à Port-Barcarès. Elle vend chaque jour, en direct les espèces ramenées par son mari.
Quel type de pêche pratique votre conjoint ?
C’est une pêche du quotidien, à proximité de son port d’attache. C’est ce qu’on appelle le petit métier dans le Sud. C’est une pêche raisonnée et réfléchie, avec l’utilisation de tel fil, tel maillage pour tel poisson. Sur l’étal, les variétés diffèrent toute l’année.
Mon conjoint pense avant tout sur le long terme. Notre fils de 17 ans veut reprendre au petit métier.
L’objectif de Stéphane est de lui laisser un outil et surtout un environnement où il pourra lui aussi vivre et travailler des années, comme nous.
Comment vendez-vous votre poisson ?
Mon conjoint pêche tous les matins, 7 jours sur 7, sauf mauvais temps et pendant nos congés. Le résultat de sa pêche ultra-fraîche est vendu tous les matins en direct sur notre étal à Port-Barcarès, de 9h à 11h30.
C’est ma belle-maman qui a mis en place cette vente directe. Elle est toujours présente chaque matin.
Ca a beaucoup évolué en deux générations, à l’époque, la grand-mère de mon conjoint faisait le tour du village, le poisson à la main. La génération d’après a eu le réflexe de se dire « il faut que le client retrouve l’habitude d’aller sur le port, acheter du poisson ». J’ai tout appris grâce à eux.
La vente directe s’est installée petit à petit. Au début, c’était simplement un cabanon en roseau, un bout de planche et des tréteaux. Aujourd’hui la mairie nous met à disposition un étal en dur.
Comment voyez-vous l’avenir ?
A Barcarès, nous étions encore six bateaux aux petits métiers, début 2023, à vendre en direct le produit de notre pêche. Mais il faut rappeler que la pêche reste un métier dangereux. Malheureusement, l’un des pêcheurs de Port-Barcarès est décédé en mer en début d’année.
Aujourd’hui, nous ne sommes plus que deux, à l’étal.
On a la sensation que notre culture, notre territoire, notre histoire, notre identité, notre savoir maritime meurent petit à petit. Pour l’instant le seul jeune à vouloir continuer à la pêche artisanale, c’est notre fils de 17 ans, qui est au lycée maritime à Sète.
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