« Juste au-dessus, c’est la ceinture d’Orion, on la reconnait avec ses trois points toujours alignés » Il est 6h40, seules les étoiles éclairent le ciel de Groix. Ar Louedig passe entre les phares rouge et vert et quitte le port de la petite île bretonne. Loic Noiret, patron pêcheur, est à la barre.
C’est parti pour 6h00 de marée. Juste avant le lever du jour, le bateau arrive sur son spot de pêche. Un premier filet est posé. Le poisson convoité est le maquereau, « il y en a plein autour de l’île en ce moment. »
Loic Noiret s’est lancé dans la profession il y a 13 ans. Il commence matelot au chalut puis passe sur des ligneurs et des fileyeurs. Il achète Ar Louedig en 2016, le petit gris en Breton. Fervent défenseur de la petite pêche, son métier il le pratique avec engagement. Son bateau fait 7m75, il part à la journée et essaye d’avoir le moins d’impact possible sur le fond.
Quand il s’installe il hésite, ligne ? filet ? Il préférait devenir ligneur. Le choix va finalement se faire pour lui « Je suis devenu patron, j’avais un prêt sur le dos que je devais rembourser. Il fallait que je gagne vite de l’argent et donc que je pêche bien. Ce que je savais faire de mieux c’était poser des filets, alors je me suis lancé. Et il se trouve que le bateau est finalement plus adapté pour cette méthode. »
Depuis, ils font la paire avec Pascale, sa femme. Elle l’accompagne dans toutes les démarches administratives et vend le poisson deux fois par semaine au marché, dans les halles du bourg. Les deux ont décidé de tout vendre en direct : aux Groisillons gourmands, aux restaurateurs de l’île et à la fumaison de Groix. C’est plus rentable et ça fait vivre le territoire.
Ce matin-là, quand le pêcheur revient au port, Pascale est déjà au pôle mer – l’entrepôt dédié aux pros. Sur le pont depuis 6h30, jour de marché oblige, elle rentre déposer les caisses et les invendus. Lui débarque la pêche du jour : maquereaux, rougets, vieilles, bars, encornets, tacauds.
Reste à mettre au froid le poisson, nettoyer le matériel et ranger le local avant de claquer la porte du camion pour rentrer. Une chorégraphie, à deux, bien huilée.
Bravo,
Circuit court, territoire vivant.
Cela fait un peu réver quand on voit les problèmes sur Yeu en ce moment.