Pleine Mer et Bloom appellent à une mobilisation générale à 10h30 jeudi 15 février à Saint-Malo contre le plus grand chalutier pélagique du monde : l’Annelies Ilena, un navire-usine de 145 mètres destiné à fabriquer du surimi industriel.
L’administration française autorise la Compagnie des pêches de Saint-Malo (propriété de la multinationale néerlandaise Parlevliet van der Plas) à investir 15 millions d’euros dans ce navire-usine. Il est d’ailleurs tellement gros qu’il ne peut même pas entrer dans le port de Saint-Malo ! Le poisson sera débarqué aux Pays-Bas et acheminé par container jusqu’à l’usine malouine qui peut fabriquer 3000 tonnes de surimi par an. L’excédent sera exporté à travers le monde.
Surnommé le « Navire de l’Enfer » par les pêcheurs de Mauritanie pour ses pratiques destructrices, l’Annelies Ilena est capable de capturer 400 000 kilos de poisson toutes les 24 heures. Il incarne à lui seul la folie des industriels et met en péril l’océan ainsi que les moyens de subsistance des pêcheurs artisans qui ont pourtant les meilleures performances sociales, économiques et environnementales.
Le travail de recherche mené par le groupement scientifique constitué par BLOOM a montré fin janvier que les grands chalutiers pélagiques généraient 10 fois moins d’emplois que les pêches côtières aux arts dormants.
“Ce bateau pêchera sur des quotas français, mais son poisson sera débarqué aux Pays-Bas. C’est une insulte à tous les pêcheurs artisans français qui réclament une meilleure répartition des quotas de pêche. Contrairement à ces monstres des mers, ils font vivre un territoire et l’économie locale.” explique Charles Braine, président de l’association Pleine Mer
Ce navire symbolise à lui seul tout ce qui dysfonctionne dans le secteur de la pêche. Alors que les pêcheurs vont de crise en crise depuis des années, les pouvoirs publics continuent de défendre les destructeurs de l’océan au mépris de la protection des pêcheurs artisans et de l’environnement.
Les industriels mènent la danse dans le secteur de la pêche au détriment des pêcheurs artisans et côtiers. Faire main basse sur la ressource, capter les droits de pêche et les quotas ne se fait pas par un claquement de doigt : il faut occuper les positions de décision dans les organes stratégiques.
C’est ce que Florian Soisson, PDG de la Compagnie des pêches de Saint-Malo a fait : on le retrouve à la tête de la plus grosse organisation de producteurs de France, le FROM Nord qui lui attribue ses quotas de pêche, et à la vice-présidence du Comité national des pêches.
Alors qu’enfle la grogne, Florian Soisson a choisi de laisser passer la tempête en refusant des entretiens aux médias. Dans l’une de ses rares expressions publiques, il tente de minimiser les attaques contre les chalutiers géants et de marginaliser ceux qui se mettraient en travers de son chemin.
BLOOM et Pleine Mer appellent à se mobiliser en masse contre le gigantisme, les usines flottantes et la mainmise des industriels sur le secteur de la pêche.
Le rassemblement débutera à la sous-préfecture de Saint-Malo, avec une chaîne humaine représentant la taille démesurée du filet de l’Annelies Ilena (600m)
Rejoignez-nous pour dénoncer ces pratiques, pour mettre fin aux privilèges de quelques-uns contre l’intérêt de la plupart et pour empêcher le gouvernement de sacrifier l’océan en faveur d’une poignée d’industriels.
Rendez-vous le jeudi 15 février à 10h30 devant la sous-préfecture de Saint-Malo au 3 Rue Roger Vercel.