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En France : les grands projets inutiles et imposés

En France : les grands projets inutiles et imposés

Aéroport de Notre-Dame-des-Landes, barrage de Sievens, centre commercial du triangle de Gonesse, autant de projets industriels imposés par l’Etat qui ont occasionné des résistances victorieuses de la part des habitants locaux, souvent sous la forme d’une ZAD (Zone A Défendre), les activistes occupant le terrain pour empêcher le développement de projets considérés comme nuisibles pour l’environnement et non démocratiques.

Le projet de port de plaisance à Bretignolles-sur-Mer fait partie des Grands Projets Inutiles et Imposés : destruction de la dune, de la roche mère, d’une zone humide … en parallèle d’une forte opposition locale. Présents sur place depuis le 6 octobre 2019, la « ZAD de la Dune » a été pour Pleine Mer une expérience de lutte locale contre la croissance bleue qui grignote le littoral pour y développer des projets industriels. Nous soutenons donc les gardiens de la Dune depuis leur installation sur la dune ce que nous avons expliqué en détail dans les communiqués suivants :

Toutes les discussions que nous avons pu avoir auprès des habitants du littoral vendéen à propos du projet de port nous ont permis de rencontrer de nombreux collectifs locaux et en particulier le collectif Terres Communes, qui lutte contre l’accaparement des Terres dans le grand ouest. Une opposition nous préoccupe particulièrement : celle de la zone du Carnet, sur laquelle est prévue l’agrandissement du port de Saint-Nazaire. Ce projet aurait des conséquences majeures sur un environnement déjà fortement impacté par l’industrialisation. Nous souhaitons donc soutenir les collectifs locaux qui veulent sauver la zone du Carnet, zone qui a déjà connu une lutte victorieuse contre une centrale nucléaire et qui en aucun cas ne doit être détruite pour l’agrandissement d’un port industriel ultra-moderne.

Les pêcheurs aussi sont souvent impactés par ce genre de projets. En Normandie et dans les Hauts-de-France, le sujet de l’éolien en mer cristallise de nombreuses tensions : les pêcheurs ne se sentent pas consultés, et ils sont conscients que le développement de l’éolien en mer pourrait détruire certaines zones de pêche. En effet, les vibrations occasionnées lors de la construction ont de grande chance de faire fuir le poisson sur des zones très étendues. De plus, une fois les implantées, c’est la question de l’espace qui se pose : les pêcheurs peuvent ainsi perdre l’accès à des zones auxquelles ils ont toujours eu accès. C’est pour la même raison que certains pêcheurs de Saint-Gilles-Croix-de-Vie sont très inquiets du projet de port à Bretignolles qui détruirait certaines zones où les palangriers travaillent, sans que ces impacts aient été étudiés avant le développement du projet.

Le 27 janvier 2020, nous étions signataires d’une tribune parue dans Reporterre et Lundi Matin, pour appeler à résister contre les grands projets inutiles et imposés. … étonnant pour une association dont le projet principal est de développer et valoriser la vente directe et les circuits courts dans le milieu de la pêche ? Pas du tout. Les deux sont liés. Les pêcheurs et les consommateurs ont besoin d’un environnement sain qui permette à la ressource en poisson de se renouveler et aux pêcheurs de continuer à accéder à leurs zones de pêche.
C’est pour cela qu’on trouve des points communs entre les projets d’éolien en mer en Norandie et dans les Hauts de France, le projet de port de plaisance à Bretignolles-sur-Mer ou le projet d’extension du port de Saint Nazaire sur la zone du Carnet :

– ces projets sont susceptibles d’impacter l’environnement marin

– les études d’impacts sont souvent absentes et le principe de précaution n’est pas appliqué

– les citoyens ne sont pas consultés.

Pleine Mer continuera donc de soutenir les collectifs locaux comme Terres Communes ou ZAD de la Dune qui se battent pour un environnement littoral durable, riche en ressources marines assurant la souveraineté alimentaire des populations côtières.

Les deux extraits suivants permettent de comprendre à quel point le littoral est concerné par ces problématiques.

« Ces projets sont déconcertants si l’on prend en considération leur simple situation géographique : la totalité sont implantés non seulement à proximité de cours d’eau (fleuve, rivière, zone humide, mer ou océan) et d’espaces verts (forêts, bois, parcs, réserves naturelles), mais beaucoup d’entre eux sont également situés à quelques centaines de mètres seulement de zones naturelles censées être protégées, telles que des zones Natura 2000 reconnues à l’échelle européenne (port de Marseille, port de Dunkerque, la Boitardière, Petite-Couronne, Induslacq, Drusenheim, Saint-Vulbas, le Carnet) ou des zones Zico (zone d’intérêt pour la protection des oiseaux) (Induslacq, Drusenheim, le Carnet). »

« Évidemment, ces projets industriels seront revendiqués respectueux de l’environnement : c’est le pari de l’écologie industrielle, qui affiche sa volonté de renouveler l’industrie dans une perspective écologique [4]. À Illange, installation de 48 hectares de panneaux solaires; port de Dunkerque et son label «Écoport», tandis que celui de Marseille s’affiche comme «responsable» et «acteur de la transition énergétique»; l’«Axioparc» de Drusenheim est présenté comme un projet permettant de limiter l’artificialisation des sols et s’engageant à préserver une certaine biodiversité; quant au projet du Carnet, il accueillerait des activités «éco-industrielles». Mais contrairement à ce qui est affiché, ces projets se font bien au détriment du vivant, et au profit des investisseurs. »