Ces deux régions semblent être celles où la vente directe est la moins développée. Certains pêcheurs travaillent sur les marchés ou vendent une partie de leur production en direct à la débarque. Cependant, ceux qui essayent de pratiquer la vente directe semblent avoir de nombreux problèmes, les mareyeurs n’hésitant pas à exercer des pressions sur les CCI et les collectivités locales, comme entendu de nombreuses fois aux Sables d’Olonne, à Noirmoutier ou à Saint-Jean-de-Luz. Capbreton semble être la seule exception notable en terme de vente directe sur les ports, avec sa quinzaine d’étales bien connues qui font le bonheur des touristes lors de la saison estivale.
Alors que certains pêcheurs utilisent la vente directe en dernier recours pour sauver leur entreprise de pêche, certains vont même jusqu’à être criminalisé par les autorités locales, et il est arrivé plusieurs fois que les gendarmes expulsent les pêcheurs de leur zone de vente, suite à des pressions exercées sur les communes par les mareyeurs ou la CCI. Il semble donc qu’un important travail de pédagogie et de plaidoyer soit nécessaire pour soutenir de développement de la vente directe dans les ports de ces deux régions.
Malgré les remarques précédentes, un autre système de vente directe a du succès en Nouvelle Aquitaine et dans les Pays de la Loire : l’AMAP poisson. On peut citer l’exemple de l’AMAP de l’Ile d’Yeu qui a permis à l’île de conserver des pêcheries dynamiques alors que la criée locale avait fermé. Cette AMAP approvisionne des consommateurs de nombreuses villes des pays de la Loire, et elle est entièrement autogérée par les pêcheurs. Dans ce genre de système, les consommateurs payent en avance ce qui est sécurisant pour les entreprises de pêche.