C’était pourtant une opportunité en or que nous vous annoncions dans notre communiqué de presse il y a quelques jours ! Hier, jeudi 29 Septembre à 16 heures, les décideurs européens avaient l’occasion d’interdire une technique destructrice pour la Manche et les pêcheurs artisans : la senne démersale. Rappelez-vous, en Juillet dernier, la député européenne Caroline Roose proposait un amendement au parlement européen, afin de modifier l’article 5 de la PCP et d’interdire la senne démersale en Manche.
Mais hier, les ministres européens de la pêche en ont décidé autrement : la senne danoise reste pour le moment autorisée dans les eaux de la Manche. C’est une énorme déception pour les pêcheurs artisans des Hauts-de-France et de Normandie qui se sont prononcés à 98% contre cette technique de pêche.
Charles Braine, président de Pleine Mer, ne décolère pas : « Ca fait plus de dix ans que les pêcheurs artisans alertent sur les impacts de cette technique de pêche. Aujourd’hui, la situation dans les Hauts-de-France est dramatique : la criée de Dunkerque a fermé, et les pêcheurs artisans ne trouvent plus de poisson. Dans quelques années, la situation en Normandie sera certainement très similaire. Et pourtant, le Comité National des Pêches, s’est prononcé contre l’interdiction de la senne démersale. Alors qu’il aurait pu faire pencher la balance en faveur des pêcheurs artisans, Olivier Le Nezet, nouvellement élu président du Comité National des Pêches, a préféré laisser faire les industriels de la pêche néerlandaise, au détriment des pêcheurs artisans. Et bien sûr, personne n’est surpris, le gouvernement Macron a suivi la position du Comité National des Pêches, et a préféré une pêche ultra-libérale, anti-sociale et anti-écologique, à la défense d’une pêche artisanale durable. »
Pleine Mer salue l’énorme travail de l’association BLOOM, qui a investi beaucoup de temps et d’énergie pour qu’une proposition d’amendement de la PCP voit le jour, et pour que l’interdiction de la senne démersale soit définitivement votée lors du trilogue. Plus de 55 000 personnes ont signé la pétition contre la senne démersale, une tribune a été signé par plus de 120 parlementaires pour demander l’interdiction de cette technique de pêche, une conférence de presse a été organisée … mais malheureusement les lobbys de la pêche industrielle ont montré l’étendue de leur pouvoir. Pour autant, l’énorme travail de plaidoyer mené par BLOOM aura permis de mettre le sujet sur la table, et de faire naitre l’espoir d’un moratoire sur la senne démersale.
C’est une bataille de perdue, mais le combat ne s’arrête pas là. Nous le rappelions il y a quelques jours dans une rétrospective : voilà maintenant plus de 10 ans que les pêcheurs artisans français se battent contre la technique de la senne démersale. Ces 3 dernières années, le combat a pris une ampleur inédite, jusqu’au trilogue d’hier qui aurait pu faire pencher la balance en notre faveur. Nous devons continuer à nous mobiliser collectivement, et la première victoire viendra peut-être de l’autre côté de la Manche. En effet, suite à la mobilisation des pêcheurs britanniques et de Greenpeace UK, le ministre de l’environnement britannique a lancé une consultation publique au sujet de la senne démersale. Si cette technique venait à être interdite au Royaume-Uni, les pêcheurs et les associations auraient un argument de poids pour la faire interdire dans toutes les eaux de l’Union Européenne. A suivre …
Contacts presse :
Thibault Josse – coordinateur de Pleine Mer – 0629104776
Charles Braine – président de Pleine Mer – 0683492092
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